La Terre a subi bien des revers depuis l'époque de nos ancêtres, ce vingt-et-unième siècle que nous considérions jadis comme l'apogée de la race humaine. Pourtant l'Âge d'Or, c'est maintenant ! A présent, la civilisation est portée aux nues par une technologie supérieure guidée par la sagesse des anciens : l'Humanité puise sa force dans l’époque antique, une époque de raison et de grands faits. La guerre et la philosophie sont nos plus grandes fiertés, à nous, citoyens d'Olympus. Notre cité blanche se dresse comme le joyau de la civilisation au travers de cette Terre dévastée, et son administration nous protège non seulement de nos ennemis, mais également des vices d'une vie de passion et de débauche.

La Troisième Guerre Mondiale (2120-2153) a ravagé le territoire européen, entraîné nombre d'alliances dans une terrible crise économique, et bien que l'arme nucléaire n'ait pas été employée, la guerre telle qu'elle le fut jadis - avec ses drones de combats et ses armes bactériologiques - ruina complètement l'ancienne civilisation.
Pourtant, les humains n'ont pas abandonné ; pas tous. Un projet de "super-mégalopoles" vit le jour tandis que le peuple Européen avec l'aide des Nations Unies migra vers l’Afrique du Sud pour y planter les graines de notre avenir : Olympus, une cité immense s'étendant sur plus de mille trois cents kilomètres et comprenant en son sein plus de vingt-huit villes dont Johannesburg, Centurion et Pretoria avec un système politique inspiré de la Grèce antique.
Des ajustements ont été fait pour la rendre "parfaite" : un Sénat assisté par Rhéa, un super-ordinateur permettant d'avoir un avis pragmatique et détaché afin que les humains ne reproduisent plus les erreurs du passé.
La première décision de Rhéa fut d'opter pour la fin de la reproduction sexuée, jugée trop hasardeuse et de lancer les citoyens dans la recherche eugéniste.

Très rapidement, Olympus prospéra sur tous les plans et entama des actions de grande envergure pour fédérer les nations du globe, afin de mettre fin aux divers conflits.
D'autres grandes cités virent le jour : New-Eden et Enoch aux États-Unis, la Chine forgea la République Sacrée du Qin, la mégalopole de Tokyo, vivant à nouveau en autarcie fut rebaptisée Edo, Aruba naquit au Venezuela... et la plus grande de toutes après Olympus: Persépolis en Iran.

Nous sommes à présent en 2243 et Olympus vit son Âge d'Or : notre armée, adulée par nos citoyens, mène de glorieuses batailles retranscrites en direct à la télévision, ses meilleurs éléments adorés par les foules dans des émissions. Le militarisme, l'eugénisme et le contrôle sont les armes de l'Administration, cette parfaite machine broyeuse de vies. Chacun à son code-couleur, sa caste et la méritocratie en vigueur dans la cité pousse chacun à vivre ses ambitions au maximum. Rhéa assure que la pensée collective guide les citoyens mais certains y voient clairement une société de plus en plus égocentrique, axée sur les loisirs, baignée de la frustration de ne plus avoir ni de parents, ni de famille et d'être élevée dans des groupes nommés uniquement avec des numéros.
Ainsi est Olympus la glorieuse, avec ses Sénateurs tout puissants, ses militaires à l'image de demi-dieux et ses esclaves enchainés.

A Olympus, on dit que les Sénateurs ont tout les pouvoirs, au delà des deux rois fantoches et de l'autorité de Rhéa; on dit qu'ils jouent avec les lois et que le peuple gronde sous son sourire policé, comme une bête docile élevée avec trop de coups. On dit que les puissants distribuent les droits comme cela leur chantent, qu'ils contrôlent les médias et prostituent même certains hoplites célèbres. Et la guerre, la vraie, est une guerre d’éthique et d'idéologie: Persépolis nous reproche d'être déshumanisés et de jouer aux apprentis sorciers avec notre contrôle des naissances, New-Eden d'être de plus en plus expansionnistes. Et ils ont totalement raison; c'est pour cela qu'ils cherchent à prendre le contrôle d'Olympus.

Et de nos batailles avec Persépolis, nous gardons des blessures mal cicatrisées : la dernière dernière attaque des soldats de Persépolis a causé beaucoup de perte mais nous nous remettons doucement sans abandonner et avons foi en notre Administration pour nous guider. Si tout semble facile, c'est parce que nous nous laissons faire par elle. Mais ne vous leurrez pas : nos puissants sont corrompus, nos passions jugulées ne désirent que s'exprimer. Dans les quartiers sombres de la cité, l'Organisation Mnémosyne cherche à récupérer le plus possible de connaissance de "l'ancien temps", qui sont censurés par l'Administration et les Adelphos -les Frères- se battent pour réhabiliter la reproduction sexuée et le sentiment d'amour que le Sénat et Rhéa cherchent à nous supprimer.
Il n'y a pas de place pour la douceur. Pas à Olympus.
Il n'y a pas de place pour la faiblesse.
Seuls les êtres forts peuvent se dire citoyens ; seuls les êtres durs et froids, qui se prennent pour des machines.